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La
pureté de l’esprit
L’enseignement du
Bouddha se résume en 3 mots : la moralité sila, la concentration samadhi
et la sagesse pañña. La moralité est la base qui permet la
concentration et la sagesse. Sans moralité il n’est pas possible de progresser.
Le niveau le plus basique est de respecter cinq préceptes qui permettront une
pureté de base et de progresser facilement :
La moralité n’est
pas un ensemble de commandements. C’est s’engager, par bienveillance, à
éviter de nuire aux autres, c’est une sorte de communion avec les êtres.
C’est par exemple éviter les paroles qui blessent et les mensonges, c’est se
mettre à la place de l’autre et se dire « non, je ne voudrais pas qu’on
me fasse cela », c’est s’abstenir d’action néfaste et négative. Le désir conduit
souvent à transgresser la loi et à violer les préceptes moraux. L’alcool et
la drogue, même en faible quantité, font perdre le contrôle et ouvrent la
porte à un tas de problèmes, à des accès de colère ou à des négligences aux
conséquences parfois dramatiques. En réalité, il n’y a pas de plus belle
parure que la pureté du comportement. La beauté que procure la moralité n’est
pas superficielle, elle est profonde et rayonne dans la personne tout
entière. Pendant une
retraite de méditation, le silence est demandé ainsi que de ne pas trop manger
pour affaiblir le plaisir des sens. Bouddha recommandait de jeûner de midi à
l’aube. Ceci permet de gagner du temps, de méditer plus et de découvrir le
plaisir de son enseignement, le Dhamma, qui surpasse tous les plaisirs des
sens. La méditation conduit
à la purification et à la réalisation de la véritable nature de la vie,
c’est-à-dire la vérité à propos de l’existence. La concentration
c’est l’unification et le recueillement de l’esprit, ce qui empêche la
dispersion et l’éparpillement. La pratique de la méditation développe une
attention claire, précise et pénétrante aux différents phénomènes physiques
et mentaux. Elle ne s’arrête pas après une heure de méditation, elle se
poursuit toute la journée, cela signifie qu’il faut être conscient et soigneusement
observer toutes les activités, comme ouvrir une porte, se baisser, étendre le
bras… Il ne s’agit en
aucun cas de se perdre dans les concepts, ni d’accumuler des connaissances,
de réfléchir, raisonner, comparer. Être attentif revient à déraciner les
mauvaises herbes de notre esprit pour que la sagesse fleurisse. La méditation
développe une confiance forte et solide, une puissante capacité à l’effort,
une forte concentration, une attention pénétrante et la sagesse ou vision
pénétrante qui permettra à l’esprit de voir la vérité, le libérant ainsi de
l’ignorance et de la souffrance. La méditation mène
à la purification de l’esprit, à l’éradication du chagrin, à la destruction
complète de la douleur physique, de la détresse mentale et à l’atteinte de
Nibbana. En étant attentifs,
nous évitons de laisser pénétrer en nous l’avidité, l’aversion et
l’ignorance, qui sont des facteurs mentaux nuisibles. Ils ne peuvent pas se
manifester en présence d’une forte attention. Un esprit libre de
l’oppression causée par l’avidité, l’aversion et l’ignorance expérimente une
paix et un bonheur hors du commun. Le calme et la douceur émanant d’une
personne possédant un tel esprit affectent son entourage. Cette liberté
intérieure n’est pas fonction des conditions extérieures, c’est en méditant
avec ardeur qu’elle s’obtient. Le but de la méditation vipassana est de
parvenir à se libérer de la souffrance physique et mentale. Il y a urgence à
pratiquer la méditation vipassana, car rien ne nous garantit la santé. La
maladie, l’inconfort et la souffrance nous guettent tout au long de notre
existence. Nous mourrons tous même si la mort est contraire à notre désir,
elle est inévitable, on se demande quand et où elle frappera. On ne peut pas
aller à l’encontre de la nature, la vieillesse et la mort sont certaines, la
vie est transitoire et incertaine. Il n’existe pas de refuge sûr contre la
vieillesse, contre la maladie et contre la mort, il n’y a pas de sécurité. Cependant, la
méditation vipassana nous amène au-delà de la peur. Au moment de la mort nous
devrons abandonner toutes nos possessions matérielles, la seule chose qui
nous suivra est notre kamma, c’est-à-dire le résultat de nos actions. Nos
bonnes et nos mauvaises actions nous suivent comme notre ombre où que nous allions,
nous ne pouvons en aucun cas nous en séparer. Le kamma est notre
seule véritable possession. Les actes positifs sont un bon investissement
pour le futur, tandis que les actes négatifs se retourneront contre nous.
Tout comme la nourriture, certains aliments sont sains favorisant une bonne
santé, tandis que d’autres sont malsains et nocifs, empoisonnant le corps,
provoquant la maladie et parfois même la mort. La méditation
vipassana permet de contrôler l’esprit. La vision pénétrante de la véritable
nature des phénomènes dépend du niveau de concentration que nous aurons
réussi à développer. Plus l’esprit est concentré, plus il pénètre et comprend
la réalité avec clarté et précision. Il est alors rempli de paix, de joie et
de bonheur. Lorsqu’on est dans
l’ignorance on produit des actes négatifs qui nous font reprendre naissance
dans des plans où on ne peut que produire à nouveau des actes négatifs, du
kamma négatif. Il y a différents plans d’existences malheureuses. Par exemple
pour les animaux, comment peuvent-ils produire du kamma positif ?
Imaginez la tristesse et la souffrance qu’ils expérimentent quand ils sont
dévorés par un autre animal. Comment peuvent-ils reprendre naissance dans des
plans supérieurs quand ils meurent dans des conditions aussi lamentables ? Car c’est la
qualité de l’esprit au moment de la mort qui détermine la qualité de la
nouvelle existence. Par conséquent comment les animaux peuvent-ils échapper
aux existences dominées par la peur ? Est-il possible que
les animaux pratiquent la moralité ? la générosité ? Comment
peuvent-ils apprendre à contrôler leur esprit ? Ils n’ont que la possibilité
de commettre des actes négatifs. Lorsqu’on a la
chance unique de rencontrer le joyau du Dhamma, l’enseignement du Bouddha, c’est
une occasion exceptionnelle à ne pas gaspiller qui nous est offerte de nous
affranchir de la souffrance. C’est la voie
empruntée par les Bouddhas, les arahants et tous les êtres nobles. Ce
n’étaient pas des inadaptés qui ont renoncé au monde pour échapper aux
problèmes émotionnels ou à des dettes. C’étaient souvent des gens riches,
issus de bonnes familles, mais ils ont réalisé la futilité de la vie mondaine
et ont eu l’intuition qu’au-delà des plaisirs des sens, il y avait une
possibilité de bonheur et de réalisation supérieurs. Le Bouddha a dit que la
véritable noblesse provient de la pureté intérieure et ne dépend pas du
niveau social. La sagesse permet
de faire la différence entre ce qui est bénéfique et ce qui est nuisible.
Comment peut-on aider si on n’est pas capable de faire cette
distinction ? Mais sans compassion on est indifférent aux autres même si
on a la sagesse de savoir ce qui mène au bonheur et ce qui mène à la misère. Quand l’esprit est
agité et éparpillé, il est difficile de contrôler son comportement. On se
laisse emporter par la moindre petite chose. Ceci conduit à des remords, à la
culpabilité et à encore plus d’agitation. Un esprit non contrôlé est
vulnérable tout comme un enfant sans surveillance. Il pourrait se faire du
tort à lui-même et aux autres. Si l’esprit n’est pas contrôlé, le désir,
l’aversion et la colère le contaminent facilement. Le visage qui était clair
se renfrogne, des paroles dures et blessantes sont prononcées, il y a parfois
même des actes de violence. L’esprit, tout
comme l’enfant, au début, résiste à la discipline, mais petit à petit, il
finit par se laisser dompter, s’apaise et devient moins vulnérable. On ne
peut pas éliminer de nos vies les choses déplaisantes, c’est pourquoi il est
important d’établir avec elles une relation harmonieuse en adoptant une
attitude d’esprit adéquate. Pour atteindre le
bonheur authentique, il faut cultiver la moralité, la concentration et la
sagesse, dont la lumière dissipe les ténèbres de l’ignorance. Le noble
octuple sentier est un chemin très droit, il n’est pas possible de dévier.
Son tracé est rectiligne sans courbe ni détour. Ce chemin mène directement à
Nibbana. Lorsqu’on voit
clairement l’impermanence, la souffrance et l’insubstantialité des choses,
l’avidité et l’attachement ne se manifestent pas et on ne crée pas de kamma,
cause pour la souffrance dans le futur. Nous jouissons de la paix et de la
sécurité, du refuge de Nibbana, libre de tout danger. Le noble octuple
sentier est la seule voie d’accès à Nibbana. Cette expérience est très
profonde et ne peut s’obtenir que par la pratique. |
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