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L'attachement
Cette pratique qui
mène à la libération n'est pas une analyse philosophique à laquelle on
adhèrerait, mais une pratique continue, découverte par le Bouddha, qui libère
l'esprit et mène à la paix suprême. Cette paix provient
du non-attachement, lorsque l'on cesse de s'accrocher, quand notre esprit ne
s'attache à rien. Nous ne sommes pas liés par les expériences, mais par notre
attachement à ces expériences. Nous devons donc ne pas nous attacher pour ne
plus souffrir. La pratique
consiste à être avec tout ce qui existe sans s'y attacher. Voir
l'impermanence qui est présente dans tous les phénomènes nous permet de ne
pas nous attacher car tout change constamment et rien ne dure. Si vous pensez aux
meilleurs moments de votre vie, où sont-ils maintenant ? Et si vous vous
souvenez de périodes douloureuses où vous avez beaucoup souffert, où vous
avez été découragé, déprimé, où sont-elles maintenant ? Qu'en reste t-il ? Que se soient de
merveilleux moments ou d'horribles moments, ils n'existent plus, mais nous
nous attachons beaucoup aux expériences que nous avons eues et nous oublions
que rien ne dure. Si nous regardons notre passé nous pouvons voir notre vie
comme un rêve. Quand nous envisageons l'avenir nous anticipons le futur, nous
nous enthousiasmons pour de nouvelles possibilités, pour de nouveaux désirs,
mais ces futures expériences deviendront le passé comme toutes les autres. Notre conditionnement
est très fort, nous désirons, nous nous agrippons, nous nous attachons à des
expériences qui passent et feront partie du passé très bientôt. Nous devons nous
ouvrir au changement et ne pas nous attacher aux expériences car tant que
nous nous attachons, nous ne sommes pas libres. Si nous voyons
l'impermanence, notre attachement diminuera. Nous pouvons vivre les
expériences sans attachement quand nous sommes conscients de leur caractère
impermanent. Le Bouddha a dit
qu'il est préférable de vivre une seule journée en voyant profondément la
nature impermanente des choses plutôt que cent ans sans la voir. Ainsi
l'esprit cesse de s'attacher et nous sommes en paix et libres. Le second aspect
pour lutter contre l'attachement est l'insatisfaction, la souffrance. La
souffrance du corps, de l'esprit, dans le monde, l'injustice, la colère sont
des souffrances évidentes à voir. Un autre aspect de la souffrance est que
rien n'est fiable, durable, parce que tout est impermanent. Tout change et on
ne peut se fier à rien. Par exemple, pouvons-nous empêcher notre corps de
vieillir ou de tomber malade ? Non. Nous ne pouvons pas
nous fier à notre corps car il change constamment. Même quand nous sommes
heureux, cela change à un moment ou à un autre. Un autre aspect de
la souffrance est que tout tend au désordre. Par exemple nous nettoyons, nous
rangeons, mais le désordre apparaît à un moment donné. Ou, si nous laissons
les choses telles qu'elles, la poussière se dépose et le désordre apparaît.
Cela requiert de notre part un apport continu d’énergie pour maintenir les
choses en ordre. Nous devons prendre soin de nous-mêmes, nous nourrir, etc...
et ceci est aussi un aspect de la souffrance Nous n'aimons pas
souffrir, nous nous fermons à la souffrance, nous résistons, nous la nions,
nous l'évitons et cela demande un courage énorme de la regarder. Quand nous
acceptons la souffrance, nous nous ouvrons et l'esprit lâche prise, ne s'y
attache plus et nous en sommes libres. La troisième façon
de se libérer de l'attachement est de comprendre qu'il n'y a pas de soi. S’il n'y a pas de
soi, qui est en train de lire ce texte ou d'écouter ce discours ? Qui est
triste ? Qui est en colère ? Qui est joyeux ? Il est difficile de
comprendre cette notion de « je » « moi » « mien ». C'est en fait un concept,
une fabrication de l'esprit et nous y sommes très attachés. La souffrance la
plus profonde provient de la perception que nous avons du « soi »
parce que nous avons une vision superficielle et erronée de notre apparence.
Par exemple, quand nous regardons un arbre, qu'est ce que l'arbre ? Est-ce le
tronc ? Est-ce les branches ? Les feuilles ? Il n'y a rien en
soi qui est l'arbre. C'est un concept qui décrit l'apparence de quelque chose
avec plusieurs parties interdépendantes. Le concept du soi est comme le
concept de l'arbre, il se réfère à une apparence. Si on observe
attentivement, on peut voir qu'il n'y a rien en soi que nous pouvons appeler
« moi » « mien ». Nous ne voyons pas profondément la nature des choses, nous
nous attachons à notre vision superficielle du « soi », nous nous
identifions à notre corps, à nos émotions. Nous nous identifions à nos
pensées, nous pensons « c'est moi qui pense », mais il n'y a personne qui
pense, il y a seulement les pensées. L'attachement à
notre corps a de grandes conséquences dans notre vie parce que quand nous
nous attachons nous avons peur de perdre ce à quoi nous sommes attachés et
nous souffrons. Nous devons être attentifs pour ne plus nous identifier aux
phénomènes qui apparaissent et nous y attacher. À cause de
l'ignorance nous créons la souffrance mais grâce à la sagesse nous pouvons
parvenir à la paix et au bonheur. |
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