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LES cinq AGREGATS
Bouddha déclara que les cinq agrégats, qui
sont en fait notre corps et notre esprit, sont un lourd fardeau. Servir notre
corps signifie porter un lourd fardeau. Quand nous le nourrissons et
l’habillons, nous portons ce fardeau. Cela signifie aussi que nous sommes les
domestiques de ce corps et de l’agrégat de la matière : rupakhandha. Quand nous avons
nourri et vêtu le corps, nous devons également le contenter, aussi bien
physiquement que psychologiquement. Cela aussi c'est être le domestique de vedanakhandha,
l’agrégat des sensations. Puis nous devons
veiller à ce que le corps entende de beaux sons, voit de belles choses, sente
de bonnes odeurs, ait un contact tactile agréable, goûte de bons mets. Cela
concerne la conscience et nous sommes au service de viññanakhandha,
l’agrégat de la conscience. L’agrégat de la matière rupakhandha
dit : nourris-moi bien, sinon je vais tomber malade ou je serai faible. Vedanakhandha,
l’agrégat des sensations dit à son tour : Donne-moi des sensations
agréables sinon je vais souffrir, et nous devons courir après les sensations
agréables pour assouvir ses besoins. Viññanakhandha, l’agrégat de la
conscience dit à son tour : donne-moi de beaux sons, de belles choses à
voir, de bonnes odeurs, je veux des choses plaisantes, trouve-les pour moi
sinon je serais malheureux, et nous devons exécuter ses ordres. C’est comme
si ces trois agrégats nous menaçaient perpétuellement et nous ne pouvons pas
désobéir à leurs exigences. Cette obéissance est un grand fardeau pour nous. Sankharakhandha, l’agrégat des formations mentales, la volition est aussi un
autre fardeau. La vie nous demande de satisfaire nos besoins quotidiens. Cela
stimule le désir, et nous devons constamment œuvrer et être actifs afin de
les satisfaire sinon nous sommes frustrés. Lorsque les désirs ne sont pas
satisfaits, certains peuvent même avoir recours au crime. Que ce fardeau est
lourd sur nos épaules ! C’est parce que nous ne pouvons pas porter
cette lourde charge sur nos épaules que certains sont démoralisés ou que
d’autres commettent des mauvaises actions. Saññakhandha, l’agrégat de la perception est aussi un grand fardeau car
c’est grâce à la perception que nous pouvons être capables de connaître,
mémoriser, discerner le bon du mauvais. Si les demandes de notre esprit pour
les objets des sens plaisants ne sont pas obtenues, nous connaîtrons alors
l’angoisse, les regrets… Pour toutes ces raisons Bouddha a déclaré que
les cinq agrégats d’attachement sont un lourd fardeau. Nous portons ce
fardeau non seulement pour un moment, une minute, une heure, un jour, une
année, une vie, mais depuis le début du samsara, la ronde des renaissances.
Nous n’en serons libérés que quand nous aurons éliminé les impuretés de notre
esprit. Même un Arahant doit supporter ce fardeau
avant d’atteindre Nibbana et veiller au bien-être de ses agrégats. Pour se
nourrir, il doit faire sa tournée d’aumônes, il doit se laver, il doit aller
aux toilettes pour se nettoyer intérieurement, il doit prendre soin de sa
santé et doit dormir pour récupérer. Les gens ordinaires ou mondains sont obsédés
par l’avidité et ne considèrent pas les cinq agrégats (le corps et l’esprit)
comme un fardeau. Pour eux le fardeau semble léger et ils pensent que ceux
qui considèrent le corps et l’esprit comme un fardeau sont pessimistes car
pour eux les cinq agrégats leur apportent la joie de vivre, car il y a des
choses agréables à voir, de merveilleux sons à entendre, de la nourriture
délicieuse à goûter, des parfums plaisants à sentir, des sensations tactiles
agréables à ressentir, et des choses intéressantes à connaître. C’est seulement quant la vieillesse arrive et
que les gens ne sont plus capables de bouger comme ils voudraient, de
savourer la nourriture, de dormir correctement et de satisfaire leurs désirs
qu’ils deviennent convaincus que le fardeau des cinq agrégats est
véritablement lourd. Quand ils tombent malades leur conviction grandit et
quand ils rencontrent des épreuves, ils réalisent complètement que le corps
et l’esprit sont un fardeau. |
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