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PAROLES DU vénérable U JOTIKA

 

 

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La meilleure chose à faire est d’être attentif, d’observer son esprit et sa vie, de voir par exemple comme on est dépendant ou que l’on s’ennuie facilement.

 

Peut-on s’ennuyer sans rien faire contre cela, excepté le savoir ?

 

Ne rien faire n’est pas facile. L’ennui est insupportable et nous essayons de faire quelque chose pour lutter contre l’ennui car on se sent inutile et vide.

 

La compréhension se dévoile à ceux qui ne sont pas pressés de comprendre. C’est comme un arbre fruitier, on ne peut pas le forcer à donner des fruits, il faut du temps pour que les fruits mûrissent.

 

Au lieu de fuir l’ennui, si on l’observe, on découvre une sorte de clarté et l’esprit devient malléable, mais la plupart du temps nous abandonnons et nous nous affairons. Quand nous sommes occupés, nous nous sentons utiles et importants. Quand nous ne faisons rien, nous nous sentons inutiles et avons honte. Il y a des gens qui sont fiers d’être occupés.

 

Nous avons besoin de stimulations, de parler, lire, voyager…. pour garder l’esprit alerte, sinon il est presque endormi. Si nous pouvons entraîner notre esprit à être constamment alerte et attentif sans aucune stimulation, nous connaîtrons une nouvelle sorte d’énergie.

 

Que vous soyez en retraite pour méditer ou non, il est important d’être tout le temps attentif. Faire une retraite est utile, mais il est nécessaire de continuer la pratique pour garder la clarté de l’esprit. C’est comme nager, si on ne fait pas un effort continu pour avancer, on coule.

 


L’effort dans la méditation est comme l’effort pour faire de la bicyclette, au début on fait trop d’efforts et on tombe, ensuite à force de s’entraîner on apprend à faire l’effort juste pour ne pas tomber et pour avancer. La continuité est très importante.

 

Les pensées n’apportent pas le bonheur. Observez les pensées sans vous y attacher, sans vouloir les rejeter ou les contrôler. Quand on les voit clairement, elles cessent.

 

La chose la plus importante est d’être conscient de nos intentions et de notre propre esprit.

 

La méditation est l’attention continue à chaque chose qui apparaît par rapport aux six sens, du lever au coucher, et pas uniquement pendant la méditation assise. C’est le plus grand kusala (action méritoire). Il faut être toujours attentif.

 

Lorsqu’on observe son esprit de près, sans vouloir être différent, cela résout les nœuds, mais il ne faut pas observer son esprit en voulant résoudre les nœuds, cela créerait un conflit.

 

Il faut lire dans l’esprit. On ne peut pas apprendre en profondeur des livres. C’est seulement en voyant l’esprit que nous apprenons en profondeur.

 

Par exemple, si nous pouvons être attentifs quand nous sommes malades, nous apprendrons quelque chose de profond et d’utile. Nous verrons à quel point nous sommes seuls et quand la mort arrivera nous serons réellement seuls.

 

On ne peut pas contrôler les choses. Comment contrôler les pensées, les sentiments ?

 

Il est impossible de contrôler l’esprit, c’est anatta (le non soi). Il faut simplement être attentif au monologue dans l’esprit avec les commentaires, les jugements….. sans se blâmer ou se juger.

 

L’attention est une façon de vivre. Où que l’on soit et quoi que l’on fasse, nous devrions le faire avec attention, sinon nous ne comprendrons pas la vie, ni le Dhamma.

 

C’est uniquement quand on observe l’esprit sans se sentir coupable, sans vouloir le changer qu’on le verra clairement. Il ne faut pas condamner l’avidité, la fierté, la colère… mais apprendre à travers elles.

 


On ne peut pas évoluer si on ne les connaît pas très bien, si on ne les a pas vues avec un esprit clair et compris leur véritable nature.

 

Nous souffrons car nous nous identifions à notre corps et à notre esprit.

 

Si le désir, la frustration, la colère ou l’attachement apparaissent, il faut les observer comme des phénomènes naturels, sans les considérer comme personnels, ni essayer des les contrôler. L’identification aux phénomènes les rend plus forts. Sans identification, ils ne sont pas puissants.

 

L’esprit est malicieux, il a besoin de changements, de divertissements, de stimulations, de quelque chose de différent. Il faut voir chaque chose qui se manifeste dans l’esprit sans vouloir que ce soit différent, même si cela est déplaisant, laid ou indésirable (colère, désir, doute, vanité) et voir ce qui est plaisant sans vouloir le garder, essayer de le prolonger (calme, joie, clarté…).

 

Quand on veut contrôler une situation c’est qu’on s’y oppose ou que l’on désire la prolonger, alors l’esprit perd son équilibre.

 

L’opposition est de l’aversion, s’y agripper est l’attachement, l’observation sans implication est l’attention.

 

Sans attention, la vie est superficielle. L’attention donne de la profondeur et un sens à la vie.

 

Les gens veulent être heureux, mais ils pensent que le bonheur réside dans le plaisir des sens, obtenir ce qu’on désire, devenir quelqu’un, avoir une position importante.

 

Il est nécessaire de voir comment les choses affectent notre corps et notre esprit : la nourriture, le climat, les exercices, parler, lire, les plaisirs des sens, car chaque chose affecte le corps et l’esprit.

 

L’esprit n’aime pas rester dans le présent, il demeure le plus souvent dans le passé ou le futur, et il recherche constamment des distractions : télé, radio, manger, parler, fumer, lire. Les gens veulent aussi s’oublier, se fuir eux-mêmes au lieu de se regarder. Ils se sentent vides.

 


Quand on est agité, il faut simplement savoir qu’on est agité, rien de plus. Le Bouddha n’a pas dit d’être contrarié, de se culpabiliser ou d’être en colère pour cela, mais d’être conscient de ce qui se passe.

 

Connaître le contenu de l’esprit est suffisant, vouloir contrôler l’esprit entraîne frustration car il n’y a pas de contrôle : anatta. Avoir un esprit calme et paisible tout le temps est impossible dans la vie active. Vivons simplement notre vie attentivement.

 

Pour être capable de méditer, il est nécessaire de ne pas être trop occupé, de ne pas parler ou dormir beaucoup, d’être modéré avec la nourriture, d’aimer la solitude, d’être conscient des six sens et de mener une vie simple.

 

La vie est pleine de difficultés, mais ne la méprisez pas car la vie humaine est une opportunité pour apprendre, grandir et développer la sagesse.

 

Les choses ne seront jamais parfaites, alors mieux vaut ne pas espérer la perfection.

 

Nietzsche a dit « ce qui ne me tue pas, me rend plus fort ». Quand on est contrarié on a souvent de nouvelles pensées et donc de nouvelles possibilités s’ouvrent à nous. La vie serait superficielle et ennuyeuse s'il n’y avait pas de difficultés.

 

On peut comprendre beaucoup de choses avec la psychologie, mais cela n’apporte pas la paix et sans paix nous sommes toujours confus et malheureux. La compréhension intellectuelle n’est pas suffisante, elle explique et explique, les explications sont sans fin.

 

En fin de compte, il n’y a de réelle satisfaction nulle part, et nous pensons « je serais heureux si…. ». Chercher la satisfaction est trouver la souffrance qui va avec. Si vous voulez le plaisir, vous devez accepter la souffrance qui va avec. Si vous ne voulez pas la souffrance, ne poursuivez pas le plaisir. Comprendre cela nous conduit à lâcher prise.

 

Les impuretés mentales rendent la vie compliquée. Sans avidité, désir et attachement nous pouvons vivre une vie simple. La première des choses est de comprendre profondément notre esprit.

 


La vie est une série de changements sans finalité ni certitude. Nous expérimentons continuellement de nouvelles façons de vivre. Quand nous grandissons, nous devenons de plus en plus désillusionné et comprenons petit à petit qu’il n’y a pas d’endroit parfait dans le monde, de partenaire parfait, d’ami parfait, de professeur parfait, de moine parfait…. Rien dans le monde n’est parfait.

 

Nous sommes remplis de croyances, de suppositions, d’espérances qui alourdissent l’esprit. Ce sont des fardeaux. Sans cela l’esprit est léger et nous pouvons être plus présents à ce qui est.

 

Beaucoup de personnes vivent leur vie sans aucune direction, but ou sens, sans amour bienveillant et compréhension d’autrui. Elles errent et ne vont nulle part. Elles sont perdues. Elles ne comprennent pas le sens de la vie et la nature du samsara (cycle des naissances et des morts successives). Le meilleur but est d’être constamment attentif.

 

Le temps est très précieux. Nous gaspillons beaucoup de temps à lire, parler, aller ici et là, juste pour tuer le temps. L’ennui est un grand problème, c’est pourquoi l’activité est si importante, car l’esprit veut du changement.

 

 

 

 

 

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