|
LES
CLÉS DU BONHEUR
La vie est un voyage perpétuel, parsemé
de problèmes et de souffrances. Aussi longtemps que nous vivrons, les
problèmes et les souffrances constitueront toujours une partie de notre
voyage. La vie oscille comme un pendule, parfois elle oscille vers des
conditions favorables que nous accueillons à bras ouverts et parfois elle
oscille vers des conditions défavorables que nous essayons désespérément de
rejeter. Dans les situations difficiles, si nous
pouvons y remédier, alors pourquoi nous inquiéter et être contrariés ? Et si
nous sommes impuissants, alors pourquoi nous inquiéter et être contrariés ?
Les choses ne s'amélioreront pas avec la peur et les inquiétudes qui sont
inutiles et nuisibles. Il existe une porte de sortie à la
souffrance et aux problèmes que nous affrontons dans cette vie. Personne
n'est désespérément condamné à une souffrance éternelle. Il est important de
réaliser que la souffrance, ainsi que les problèmes, surgissent de causes
créées auparavant, dont nous récoltons les fruits maintenant selon la loi de
cause à effet qu’on appelle kamma en pali. D’après le Bouddha, nos souffrances
sont causées par nos propres actions qui surgissent en raison de notre propre
ignorance. Il indiqua comment éradiquer la souffrance afin d'accéder au
bonheur. Toutes nos forces négatives peuvent être déracinées par la
méditation, parce que l'esprit rempli de forces négatives est la cause
principale de problèmes et de souffrances. Par le biais de la méditation,
l’esprit est dompté et sous contrôle, nous évitant de créer de mauvaises
actions et du mauvais kamma qui attirera la souffrance. La croyance en la chance ou en la
malchance est communément partagée, et cela est dû au manque de compréhension
de la loi du kamma, des conditions du monde et de la nature des phénomènes,
que les personnes attribuent à une aubaine soudaine, à la bonne chance ou à
la malchance. Le Bouddha nous enseigna que les bons effets, c'est à dire les
résultats positifs proviennent de bonnes causes et que les mauvais résultats
proviennent de mauvaises causes, en conformité avec la loi du kamma. Quand une personne fait face aux
mauvais effets de ses mauvais actes accomplis durant sa vie présente ou ses
vies passées, elle ne devrait pas blâmer la malchance car elle expérimente
les effets de son mauvais kamma. Quiconque comprend la loi du kamma ne
commettra pas l'erreur de croire en la chance ou en la malchance, parce qu'il
sait que ce qui lui arrive est le résultat d'une cause créée par des pensées
positives ou négatives et d'actes moraux ou immoraux commis dans son passé.
Il peut comprendre qu'il est responsable de son propre bonheur et de son
propre malheur selon qu’il mène sa vie en bien ou en mal. Il n'existe aucune
chose que l'on pourrait appeler la chance. Le choix nous revient entièrement.
L'homme crée sa propre destinée par ses propres pensées, par ses propres
paroles et par ses propres actions et il reçoit en retour de la vie, tôt ou
tard, ce qu'il lui a donné. Il ne peut échapper aux conséquences de ses
actions. Il s'ensuit que l'homme est lui-même le créateur de sa propre vie, le
créateur de son destin, dans le présent et dans le futur car quand les
conditions appropriées se présentent, les actions que nous avons semées
produisent leurs fruits. Les pensées sont des énergies, et les
pensées négatives sont des énergies négatives puissantes qui apportent de
mauvais résultats, car selon la loi universelle, nous récoltons les fruits de
nos actions, lesquelles prennent racine dans nos pensées. Nous devons être
toujours vigilants vis à vis des mauvaises pensées. Quand une pensée négative
surgit dans notre esprit, nous devons essayer de remplacer cette pensée
négative par une pensée positive. Ceci requiert de notre part que nous soyons
conscients du contenu de notre esprit. Grâce à ce processus progressif de
prise de conscience de soi, nous pourrons éliminer les pensées négatives
avant qu’elles ne nous asservissent et créent du mauvais kamma. La souffrance est le résultat de
mauvaises pensées et de mauvaises actions, tandis que le bonheur est le fruit
de bonnes pensées et de bonnes actions. Faire du bien consiste à attirer à
soi tous les éléments positifs puissants de la nature, alors que faire du mal
consiste à recevoir des éléments destructeurs source de souffrance. Les
fruits que nous récoltons sont en adéquation avec les pensées que nous avons
semées. Notre souffrance et notre bonheur sont les résultats directs de nos
propres bonnes ou mauvaises pensées basées sur la loi de l'attraction qui
opère à l'échelle universelle à chaque action. Le choix de développer la
vertu ou de commettre de mauvaises actions est laissé libre à chacun. Comme toute autre émotion, la colère
peut être mise sous contrôle. Même si nous sommes en colère, nous devrions
contenir notre colère parce que nous ne sommes pas en mesure d’arriver à une
conduite correcte avec un état d’esprit perturbé. Nous devons observez la
colère en tant qu'émotion, sans la diriger vers la personne qui a provoqué
notre colère. Nous devons observer et analyser nos émotions. En pratiquant
constamment l'auto-analyse de nos émotions, nous obtiendrons une plus grande
confiance dans le fait d'être capables de nous contrôler nous-mêmes et nous
n'agirons pas de façon irraisonnée. La colère ressemble à un flash de
lumière qui nous aveugle temporairement et qui nous fait agir
déraisonnablement. La colère non contrôlée peut nous faire beaucoup de mal, à
la fois physiquement et émotionnellement. Au moment d'une colère intense, une
personne cesse d'être humaine. Elle devient un animal dangereux capable non
seulement de détruire les autres, mais aussi elle-même. La colère peut lui
coûter sa réputation, son travail, ses amis, la paix de l'esprit, la santé et
même sa propre vie. Il n'est pas facile de répondre aux insultes avec
courtoisie, ni de réagir paisiblement envers quelqu'un qui nous nuit car bien
que notre corps ne soit pas blessé, notre ego se sent humilié, et par là-même
incite à la riposte. D’après un dicton : quand on est en
colère, il faut compter jusqu'à dix avant de parler et si on est très en
colère, compter jusqu'à cent. Il est très utile de se souvenir du kamma, car
tous les êtres sont les possesseurs et les héritiers de leur kamma respectif
et ils hériteront des fruits de leurs bonnes et mauvaises actions. En comprenant cette loi, on est moins
enclin à se mettre en colère envers autrui. Au lieu de se mettre en colère,
on développe la compassion envers l'autre personne qui devra faire face aux
fruits de ses mauvaises actions. Il ne faut pas laisser notre esprit être
pollué par des mauvaises pensées envers la personne qui nous a fait du tort.
La colère dans notre esprit nous occasionne plus de dommage qu'à la personne
contre qui on est en colère, et nous souffrons en raison de la haine qu'on
secrète dans notre esprit. Les émotions négatives comme la colère,
la haine, la jalousie, la rancune détruisent la personne qui les nourrit. Ce
sont des germes qui causent des maladies. Avoir un ennemi et laisser le
ressentiment et la haine s’enraciner est la pire chose qu’on peut se faire à
soi-même. La maîtrise des émotions s’acquiert par la méditation qui nous fait
prendre conscience du mécanisme de l’esprit. Certaines choses procurent du
plaisir, donc nous essayons de les préserver et d'augmenter leur quantité.
D'autres choses procurent du déplaisir, alors nous essayons de les éviter et
de les supprimer. Par exemple, quand la faim ou la soif
surgissent, alors il y a en nous une sensation d'inconfort, et le désir
surgit pour apaiser cet inconfort. Tous nos désirs sont comme cela. Ils
commencent à la suite d’un sentiment d'inconfort ou à la suite d’une
sensation que quelque chose nous manque. Et ensuite nous cherchons des choses
que nous pensons à même de pouvoir combler ce vide douloureux. Si nous
n'obtenons pas ce que nous voulons, la sensation de vide continue à nous faire
souffrir. Si, toutefois, nous réussissons à l'obtenir, le désir ou la faim
sont satisfaits, et pour un temps, ils cessent d'exister. Cette recherche continuelle de
satisfaction des désirs constitue le fondement de l'existence humaine.
Certaines personnes passent leur vie entière à accumuler des choses
matérielles, et cela ne les comble nullement. Le désir d'accumuler de plus en
plus de choses constitue l'aspiration de leur vie entière. Quand elles
échouent à obtenir ce qu'elles recherchent, elles sont déçues. Mais même
après avoir obtenu les choses pour lesquelles elles ont lutté, elles peuvent
se révéler être aussi déçues qu'avant. L'objet de leurs rêves semble être
moins merveilleux, moins attrayant ou moins désirable qu'elles l'avaient
considéré auparavant. Quelle que soit l'ingéniosité avec
laquelle nous organisons notre vie, nous ne serons jamais satisfaits de façon
permanente et personne ne pourra échapper à la souffrance. Si nous parvenons à échapper aux choses
déplaisantes de la vie, nous ne pourrons pas, par exemple, nous libérer de la
mort. Notre organisme contient en lui-même les semences de la dissolution. La
mort est inhérente à chacun, même si la pensée de la mort est insupportable
pour l'homme pris dans l'existence, englué dans les plaisirs de cette vie
éphémère qu'il croit par erreur permanents. Refuser de faire face aux faits et
d'accepter les vérités de la vie, telles que la vieillesse, la maladie et la
mort accroît encore plus la souffrance. Se remémorer le caractère inévitable
de la mort, accompagné d’une attitude d'esprit juste, donne le courage de
mener une existence utile et paisible pendant les périodes de souffrances,
ainsi qu’au moment de la mort. L'insatisfaction nous suit comme notre
propre ombre tout le long du sentier de la vie. Pendant l'enfance nous devons
nous conformer aux exigences parentales, scolaires, etc... Dans la fleur de
l'âge, nous luttons incessamment pour notre survie, pour soutenir notre
famille et pour assumer nos responsabilités. Puis les années de déclin apportent
avec elles la faiblesse, la maladie, la solitude, la souffrance et finalement
la mort. Tel est le destin de toute l'humanité. C'est une pure folie d'espérer la
sécurité ou le bonheur éternel tandis que nous séjournons dans un monde sujet
aux changements constants. Les gens travaillent dur et subissent beaucoup de
souffrances afin d'obtenir un peu de plaisir. Mais on doit abandonner les
plaisirs éphémères si on souhaite obtenir le bonheur permanent. Si nous
souhaitons mettre un terme à la souffrance, nous devons éradiquer nos
mauvaises tendances par la méditation et suivre le noble chemin indiqué par
le Bouddha. La vie est insatisfaisante parce
qu'elle est impermanente. Ceux qui souffrent et qui cherchent la lumière et
une guidance ne devraient pas fonder leurs espoirs de bonheur sur une vie
dont les éléments s'inscrivent dans un flux, comme les sables mouvants d'une
embouchure de rivière. Quand une personne a une vie heureuse,
elle aime généralement que le temps soit statique. Ce passage incessant du
temps est une qualité si évidente dans nos vies que nous le tenons pour
acquis. Au sein de ce mouvement incessant, toutes les choses naissent,
croissent, déclinent et meurent et nous subirons ce processus tout comme
elles. Le Bouddha dit : « La vie est
incertaine mais la mort est certaine. » La loi de l'impermanence étend ses
mains cruelles sur tout le monde. La jeunesse se termine avec la vieillesse,
la santé se transforme en maladie, la force en impotence, la beauté en
laideur, et la vie en mort. Rien ne peut stopper ce processus. La mort
succède à la vie, comme la nuit au jour. Ce processus de changement est
commun à tous les êtres, le riche comme le pauvre, le jeune comme le vieux...
Mais certains n’en ont pas réellement conscience, vivant et agissant comme
s’ils étaient immortels. Si nous contemplons la vie, nous
pouvons voir comment elle change continuellement, comment elle fluctue entre
essor et chute, succès et échecs, honneurs et mépris, louanges et blâmes.
Nous voyons aussi plus clairement comment nos cœurs sont affectés par le
bonheur et la souffrance, l'espoir et la peur, le contentement et le
désespoir. Ces puissantes vagues d'émotions nous
transportent, mais dès que nous sommes au sommet, elles nous renversent. Nous
obtenons avec difficulté le repos, puis nous sommes à nouveau balayés par le
pouvoir d'une nouvelle vague. Comment pouvons-nous espérer obtenir une assise
sur le sommet des vagues ? Où érigerons-nous notre résidence au milieu de cet
océan éternellement agité de l'existence, si ce n'est sur l'île de
l'équanimité qui nous protégera de toutes les tempêtes ? Cette île de
l'équanimité se développe dans notre esprit par la méditation après que nous
ayons subi de nombreuses souffrances et que nous en soyons ressortis beaucoup
plus sages. C'est une île qui procure stabilité et paix face aux souffrances,
aux déceptions, à la maladie, à la séparation et à la mort. |
|
VIPASSANASANGHA |
Site bouddhisme et méditation pleine conscience mis à jour le
14/03/2025 Vipassanasangha ©
2002 – 2024 |