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LOKADHAMMA

(4ème partie)

 

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Discours du Vénérable Mahasi Sayadaw

Traduit par Vipassanasangha

______________

 

 

 
L'Histoire de Mâgandi

 

 

Un jour le Bouddha et les bhikkhus allèrent à la ville de Kosambhi. Une des femmes du roi Utena, la reine Mâgandi, ordonna à de mauvaises personnes d’aller injurier le Bouddha et ses disciples quand ils entreraient dans la ville.

 

La raison de cette action de la part de Mâgandi était que Mâgandi avait une rancune contre le Bouddha. Elle était une très belle demoiselle et son père, un brahmane, rejetait toutes les offres de mariage des fils des gens de haute classe sociale. Il leur disait qu'ils ne valaient pas la main de sa fille. Il cherchait un jeune marié approprié.

 

Le Bouddha voyait que le brahmane et sa femme deviendraient anagamis et alla près du lieu où le brahmane faisait un somptueux festival

 

En voyant le Bouddha, le brahmane Mâgandi se dit : "Cet homme est supérieur aux autres. Il n'y aura pas d’égal à lui dans ce monde. Cet homme, ou ce moine, est digne de ma fille." Il accosta donc le Bouddha : "Monsieur, j'ai une belle fille et je veux vous l'offrir. Voulez-vous s'il vous plaît attendre ici ?

 

Il alla hâtivement chez lui. Quand il arriva à la maison, il dit à sa femme : "Je viens de trouver un homme approprié pour être le mari de notre fille. Suis moi avec ta fille correctement vêtue." Quand tous trois arrivèrent à l'endroit où le Bouddha était censé attendre, ils trouvèrent seulement l'empreinte des pas du Bouddha, qu’il avait fait exprès de laisser pour eux.

 

C’était comme si le Bouddha voulait que son empreinte de pas soit imprimée sur la terre. L'empreinte de pas ne pouvait pas être effacée pendant la période qu’il avait décidé, et aussi seuls ceux qu'il avait décidé pouvait la voir. La femme du brahmane se tourna vers son mari et demanda : "Où est votre jeune marié ?" Le brahmane répondit "C'est là que je lui ai demandé d'attendre. Où est-il parti ?" Il regarda autour de lui et en indiquant l'empreinte de pas dit "Oh, voici son empreinte de pas!"

 

La femme du brahmane était versée dans la pratique de dire la bonne aventure. Elle regarda l'empreinte de pas et dit "le propriétaire de cette empreinte de pas n'est pas quelqu’un qui aime le sexe." Le brahmane la fit taire en disant que sa connaissance de veda (l'art de dire la bonne aventure) était limitée, et se dépêcha de retrouver le Bouddha. Le brahmane dit au Bouddha quand il le trouva "Seigneur-Bhikkhu, je vous offre ma fille afin qu’elle soit à votre service."

 

Le Bouddha ne répondit pas au brahmane directement. Il dit : "Brahmane Mâgandi, je vais vous dire quelque chose." Il raconta alors au brahmane l'histoire de sa renonciation, de son accomplissement de la lumière et de son séjour pendant cinquante jours dans sept endroits jusqu’à ce qu’il s’assit sous l'arbre banyan Ajapâla, et aussi Mâra contre lui, les tentations de Mâra qui ont échoué et ont déçu Mâra. Le Bouddha dit cela au couple de brahmanes pour leur faire comprendre qu'Il n’avait plus de désir sexuel. Il voulait aussi que le couple de brahmanes ait une compréhension claire du dhamma et leur donna donc la réponse suivante :

 

Disvâna tanham, aratim, raginca,

Nâhosi chando api methunasmin.

Kimevidam muttakarisapunnam,

Pâdâpi nam samphusitum na icche.

 

"Bien que j'ai vu tanhâ, arati et ragà, les trois filles de Mâra, le désir sexuel n'est pas apparu. Il n'est pas nécessaire de dire que, voyant cette fille, Mâgandi dont le corps est rempli d'urine et d'excréments, le désir sexuel n’apparaît pas. Je n'ai même pas envie de toucher son corps avec mon pied."

 

Le brahmane et sa femme qui écoutèrent cette réponse devinrent anâgamis. Ils confièrent leur fille à son oncle, Cula Mâgandi et entrèrent dans l'ordre, devenant rapidement Arahats.

 

Mâgandi était fâchée quand elle entendit la réponse du Bouddha. Elle était offensée que le Bouddha dise que son corps était un entrepôt d'urine et d'excréments. Elle se dit "Bien, il doit parler ainsi parce qu'il ne me désire pas. Pourquoi a-t-il dit que je suis pleine d'excréments et d'urine ? C'est très désobligeant." Elle continua à se dire : "Je peux obtenir un bon mari. Alors je montrerai à Gotama ce que je peux lui faire."

 

Son oncle l'a présenta au roi Utena, du royaume Kosambi. Le roi fut heureux de la beauté de Magandi et la fit reine. Il y avait déjà deux autres reines. Vasuladattâ, la fille du roi Chandrapejjota et Sâmâvati, la fille adoptive d'un homme riche nommé Ghosaka. Il y avait cinq cents servantes pour chacune des trois reines.

 

Le roi donnait quotidiennement huit kyats (monnaie birmane) à Sâmâvati pour acheter des fleurs. L'argent était remis à son esclave Khujjuttrâ qui devait sortir chaque jour pour acheter des fleurs. Un jour, à la maison de Sumana, la fleuriste, il y avait une cérémonie pour le Bouddha et la Sangha. La fleuriste demanda à Khujjuttrâ de rester plus longtemps que d’habitude pour écouter le sermon du Bouddha après le repas. Khujjuttrâ écouta le sermon et devint sotâpan après le sermon.

 

Comme un sotâpan observe strictement les cinq préceptes, Khujjuttrâ qui avait gardé quatre kyats des huit kyats donnés quotidiennement, arrêta de le faire et acheta huit kyats de fleurs. Quand la reine vit plus de fleurs que d’habitude, elle demanda à l'esclave, "Pourquoi, sœur Khujjuttrâ ? Le roi vous a-t-il donné deux fois la somme habituelle ?

 

Khujjuttrâ dit non. Alors la reine lui demanda pourquoi il y avait tant de fleurs. Un sotâpan ne ment jamais et observe strictement les cinq préceptes. Khujjuttrâ qui était alors devenue sotâpan dit qu'elle avait volé quatre kyats sur huit et acheté seulement quatre kyats de fleurs chaque jour, mais qu’aujourd’hui elle avait arrêté de voler.

 

Si la reine avait été une femme malveillante elle aurait probablement grondé la servante et lui aurait demandé de rembourser l'argent volé. Mais la reine Sâmâvati était conciliante et avait l’esprit d'une personne vertueuse. Elle prit en compte le changement d'attitude et de caractère de Khujjuttrâ. La reine considéra que la servante, qui avait compris le dhamma, avait arrêté de voler, et dit la vérité sans crainte.


Ainsi, le dhamma que Khujjuttrâ avait compris devait être sacré et il devait être bon de connaître le dhamma. La reine Sâmâvati dit à Khujjuttrâ : "sœur aînée, laissez-nous s'il vous plaît boire le dhamma que vous avez absorbé." La servante dit que si elle devait répéter le sermon, elle devait d'abord être propre et nette. Elle demanda donc la permission de prendre un bain et de se vêtir correctement. Elle le ferait par respect pour le dhamma sacré qu'on lui demandait de répéter.

 

Après avoir pris un bain et s’être vêtue correctement, Khujjuttrâ s’assit à la place où un prêcheur s’asseoit d'habitude et répéta le sermon du Bouddha correctement et complètement. La reine Sâmâvati et ses cinq cents demoiselles devinrent sotâpan après l'audition du sermon.

 

Depuis ce jour, Khujjuttrâ eut l’autorisation d’assister aux sermons du Bouddha. Khujjuttrâ revenait pour répéter les sermons qu'elle avait entendus. De cette façon, Khujjuttrâ fut celle ayant la plus grande connaissance des trois pitakas et fut plus tard déclarée par Bouddha celle ayant la plus grande connaissance du dhamma parmi les femmes laïques.

 

Ayant souvent entendu les sermons du Bouddha racontés par Khujjuttrâ, la reine Sâmâvati et ses servantes eurent le désir de voir et d’honorer le Bouddha. Elles demandèrent donc à Khujjuttrâ de les emmener chez le Bouddha. Khujjuttrâ dit : "c'est presque impossible pour vous toutes de sortir du palais (sans la permission du roi) parce que c'est la maison du roi, comme vous le savez. S'il vous plaît creusez des petits trous dans le mur en face de la route pour que vous puissiez toutes être capables de voir et d’honorer le Bouddha et ses disciples allant chez un homme riche qui les a invités à déjeuner." La reine et les servantes creusèrent des trous dans le mur, virent et honorèrent le Bouddha et la Sangha.

 

Un jour Mâgandi se rendit dans la chambre de Sâmâvati et vit les trous dans le mur. Elle demanda ce qu’étaient ces trous. Ne sachant pas que Mâgandi avait une rancune contre le Bouddha, Sâmâvati lui dit que le Bouddha était dans la ville de Kosambhi et qu'elles virent le Bouddha et ses disciples et les honorèrent de l'intérieur de la chambre du palais. Mâgandi en colère se dit : "Maintenant le Bouddha est dans la ville, je ferai ce que j'ai voulu lui faire. Ces femmes sont les disciples de Gotama, je leur ferai quelque chose aussi." Elle alla chez le roi et critiqua Sâmâvati, mais ses efforts ne furent d'aucune utilité.

 

Mâgândi donna de l'argent à ses domestiques et leur demanda de sortir injurier le Bouddha et de le chasser de la ville. Ceux qui n'avaient pas foi dans le dhamma du Bouddha obéirent à la mauvaise reine. Quand le Bouddha et ses disciples marchaient dans la ville, ces non-croyants les suivirent et crièrent toutes sortes d’injures. Par exemple "Vous êtes un voleur, un mauvais homme, un chameau, un taureau, un âne, un animal, celui qui ira au diable. Pour vous il n'y a aucun paradis, il y a seulement l'enfer."

 

C'est épouvantable. Une fois que l'on dévie du chemin juste, les mauvais actes se multiplient. Ces gens étaient en train d’acheter de mauvaises rétributions pour leurs mauvais actes. En fait, ils ne gagnèrent rien.

 


Après tant d’injures, le Vénérable Ânandâ dit au Bouddha : "Seigneur, cette ville est pleine de personnes non civilisées. Ils nous ont accusé sans aucune raison apparente." Allons dans une autre ville. Bouddha demanda : "Que ferez-vous quand vous irez dans une autre ville où les gens là aussi nous insulteront? Où irez-vous alors ?" Ânandâ répondit : "Seigneur, nous continuerons dans une autre ville."

 

Bouddha dit : " Ânandâ, il n'est pas recommandé de changer d’endroit chaque fois que nous sommes insultés. Tout problème doit être résolu à l’endroit où il arrive. Alors seulement nous devons aller à un autre endroit. " Bouddha dit qu’il avait le courage de supporter les insultes de mauvaises personnes et ajouta :

 

Aham nâgova sangâme,

Câpato patitam saram.

Ativâkyam titikkhissam,

Dussilo hé bahujjano. "

 

"De même que le grand éléphant sur le front de bataille supporte les flèches venant de tous les côtés, moi, Bouddha, je supporterai toutes les injures sans un murmure. Beaucoup de gens sont mauvais dans leur action et leur parole et sont bruts et grossiers."

 

Beaucoup de personnes sont incapables de contrôler leurs actions et leurs paroles, et la plupart d'entre elles sont grossières. On peut vivre au milieu de tels gens seulement si on peut tolérer leur mauvaise conduite. Ainsi, le Bouddha dit : "de même que le grand éléphant sur le front de bataille supporte les flèches venant de tous les côtés, je supporterai les injures." Continuons dit-il à Ânandâ : "Ânandâ, ne t’inquiète pas. Ils seront capables d’injures seulement pendant sept jours. Ils s'arrêteront le huitième jour et la situation sera calme et paisible. Il fut ainsi qu’il l’avait dit. C'était toujours comme cela dans les cas de médisance contre le Bouddha. C'est pourquoi il y a un proverbe Birman disant : "la calomnie dure sept jours, l'éloge aussi. "

 

Des trois cas de calomnie, accusation et injure, la raison de l'accusation de Cincamâna avait son origine loin dans le passé. Dans le passé, le futur Bouddha Gotama avait commis le péché d'accuser faussement un Arahat nommé Nanda, un disciple du Bouddha Abhibhu. Ceci est dit dans le texte Pâli Apâdan.

 

Quant à l'accusation de Sundari, le futur Bouddha Gotama avait émis des accusations injustifiées contre le Pacceka-Buddha nommé Surabhi. La raison de l'accusation contre les cinq cents moines dans le cas de Sundari est que ces cinq cents moines s’étaient joints à leur maître, le futur Bouddha Gotama, pour émettre des accusations fausses contre un ermite nommé Bhima qui avait atteint des jhânas.

 

Le Bouddha a dû supporter la campagne injurieuse de Mâgandi parce qu’il avait injurié dans le passé une personne contre qui il ne devait pas y avoir d’injure.

 

Les mauvaises actions sont épouvantables, le châtiment nous suit même si on est un Bouddha, jusqu’à la fin du samsâra. Nous devrions donc être extrêmement attentifs à éviter les mauvaises actions. Et quand on fait face à la calomnie, à l'accusation et à l’injure, il faut se rappeler que même le Bouddha avait été obligé de subir la calomnie et l'avait supportée, et essayer d’être patient pour être capable de la supporter.

 

 

LE Bouddha et la souffrance Physique

 

 

La souffrance est de deux sortes, physique et mentale. En ce qui concerne la souffrance mentale, le Bouddha en était complètement libre. Quand il était confronté aux déceptions, tristesses, même au danger de la mort, le Bouddha était sans souffrance mentale. Son esprit était toujours clair.

 

Il en est de même pour un Arahat. Même un anâgam qui s'est débarrassé de dosa (la colère) et des souillures mentales n'a aucune souffrance mentale. Mais chez un anâgam restent encore quelques vestiges d'avijjâ bhava tanha et mâna constituant des kilesâs et nous ne pouvons donc pas dire qu'il est complètement débarrassé de la souffrance mentale. Quant à un Ârahat, il est libéré des kilesâs et est donc libre de la souffrance mentale. Cependant pour la souffrance physique, personne n'en est exempt.

 

Le Bouddha a été obligé de supporter la souffrance physique assez souvent. Cela est confirmé par ce que le Bouddha disait parfois de son mal de dos. Selon le texte Pali Apâdam, le Bouddha dut souffrir de cette douleur physique parce que dans une de ses existences précédentes Il était bagarreur et avait fait mal à un adversaire. Aussi, quand Il était le fils d'un pêcheur, Il avait été content de voir un poisson battu sur la tête. Donc il est dit que le Bouddha avait souvent mal à la tête.

 

Un jour, alors que le Bouddha se promenait dans la montagne de Gijjhakuta, Devadatta fit dévaler sur lui une énorme pierre. La pierre frappa la crête surplombant le Bouddha et un éclat heurta sa jambe, lui causant une immense douleur. La raison de cela était que dans une existence passée le futur Bouddha avait tué un de ses cousins avec une pierre dans une dispute à propos d’une succession et aussi lorsqu’il était roi, il avait fait tuer des criminels. Une autre fois, il souffrit d’une diarrhée car lorsqu’il était médecin, il donna au fils d'un homme riche un médicament qui lui provoqua une débâcle intestinale.

 

Et aussi, d’après le texte Pali Samyutta, le Vénérable Kassapa et le Vénérable Maha Moggalana souffrirent d'une maladie aiguë; ainsi que le Bouddha. Mais la maladie disparut après qu'ils aient écoutés le Bojjhanga Dhamma.

 

Une fois encore, alors que le Bouddha passait son 45ème et dernier séjour au village Veluva près de la ville de Vesâli, Il souffra d'une maladie grave qui aurait dû causer son décès s’Il ne s'était pas absorbé dans la pratique de Vipassanâ bhâvanâ. Il évita cela parce qu'il réalisa que ce n'était pas le moment opportun pour entrer dans le nibbâna. Il précisa cela et d’après le texte Pâli Atthakathas (les commentaires), Bouddha s’absorba dans la pratique de Vipassanâ bhâvanâ aussi vigoureusement qu'Il l’avait fait au moment de la réalisation de la Bouddhéité. Aujourd'hui il y a plusieurs exemples de yogis qui, pratiquant la méditation, ont pu conjurer les conséquences sinistres de graves maladies. On peut dire que ces cas sont de la même nature que ceux du Vénérable Maha Kassapa, d'autres Arahats et du Bouddha qui surmontèrent des maladies en écoutant la récitation du Bojjhanga Sutta et par la pratique de Vipassanâ bhâvanâ.

 

Nous pouvons trouver du soulagement et nous consoler dans le fait que même le Bouddha dut faire face au Lokadham de souffrance physique. Particulièrement en cas de maladies sévères et de longues maladies difficiles à guérir, on devrait réfléchir ainsi : “Même le Bouddha ne put éviter le Lokadham. Qu’en est-il pour moi alors ? Cependant, le Bouddha a souffert de souffrance physique, mais jamais de souffrance mentale. Ainsi de même, je supporterai afin de parer à la souffrance mentale.” Si vous pouvez vous permettre de pratiquer la méditation, vous devriez méditer sur dukkha vedanâ (les sensations douloureuses) en faisant une note des sensations telles qu’elles sont au moment où elles apparaissent, sans laisser dosa et autres négativités prendre le dessus. Un méditant expérimenté peut ainsi supporter la souffrance et éprouver du soulagement.

 

Le Dhamma est la meilleure médecine pour se guérir de la grande tristesse ressentie au moment où l’on réalise que sa fin est proche ou que même si on s’en remet, on sera probablement diminué pour le reste de sa vie et la vie deviendra alors inutile.

 

Supposons que quelqu’un souffre de maux de tête depuis longtemps et d’autant plus qu’il n’y a pas de remède efficace contre cette maladie. Si, cependant, un traitement est disponible, le mal de tête disparaîtra rapidement après la prise du traitement. De la même manière, si vous n'avez pas le remède qu’est la méditation vous souffrirez beaucoup et longtemps de la souffrance mentale. Le Bouddha déclara : "cette souffrance qui se manifeste maintenant n'est pas permanente, elle disparaîtra en temps utile. Ce que j'appelle "Je" n’est après tout qu’une association de rupa et nâma qui ne sont pas permanents mais en constant changement et cette association n'est pas attirante et l’on ne peut se fier à elle : c'est toute la souffrance.

 

Comme il y a un changement constant de phénomènes dans cet assemblage, il a la nature d'anatta." Le disciple de Bouddha fait une note de l’apparition et de la disparition des phénomènes dans nâma-rupa et considère la nature anicca, dukkha et anatta de ces phénomènes et ainsi connaît la réalité telle qu’elle est. En pratiquant de cette façon, il n'y a aucune occasion pour la souffrance mentale d’apparaître et même si elle se manifestait elle ne durerait pas longtemps. Avec la disparition de la souffrance mentale, la souffrance physique disparaît aussi ou peut être considérée comme ayant disparue. Si ce n’est pas le cas, elle sera tout à fait tolérable.

 

Si on n’est pas enchanté par les bonnes choses de Lokadham, ni attristé par les mauvaises choses, on est libre d'anurodha (le plaisir), et de virodha (la déception et la douleur). Bouddha dit : " sans plaisir ou douleur pour le Lokadhamma, le disciple de Bouddha est libre de la renaissance, de la vieillesse et de la mort."

 

Quand par la méditation quelqu’un acquiert des compréhensions Vipassanâ et atteint les quatre ariya magga ñana, quand il devient un Arahat en atteignant le stade d'Arahatta magga phala et expérimente l'état de nibbâna, alors il n'y a plus aucune nouvelle existence, ni vieillesse, ni mort. En plus, comme Bouddha dit "il est libre de l'inquiétude, de la tristesse, de la souffrance physique, de la souffrance mentale et de la profonde détresse."

 

 


Libre de toute souffrance

 

 

L’affranchissement de toutes sortes de souffrances dont on a parlé précédemment est pour l'existence présente. Quand on devient un Arahat et expérimente l'état de nibbâna, toutes les souffrances disparaissent et la paix prédomine. Bouddha fit cette déclaration en conclusion.

 

La personne non pratiquante : le puthujjana, ne comprend pas anicca, dukkha et anatta parmi toutes les manifestations de Lokadham. Elle est ravie quand elle rencontre les bons aspects de Lokadham et déprimée quand elle rencontre les mauvais aspects. À un tel moment d'adversité elle est submergée par lobha et dosa, commettant des mauvaises actions (akusala) et ne peut donc pas s'échapper de la souffrance. Quant à la personne pratiquante, elle perçoit les vicissitudes de la vie conformément à Lokadhamma, avec une vue juste elle note la nature d'anicca, dukkha et anatta. Elle n'est pas submergée par la joie devant les bons aspects de la vie, ni déprimée par les mauvais aspects, ni submergée par lobha et dosa. Elle a la chance de faire des bonnes actions et de gagner des mérites, en particulier les mérites de la pratique de la méditation. Ainsi dans la vie actuelle, elle est libre de la souffrance mentale et quand elle atteindra l'état d'arahat et nibbâna, elle sera complètement libre de toutes sortes de souffrances. La personne pratiquante possède de telles qualités.

 

 

Selon LE Mangala Sutta

 

 

Selon le Mangala Sutta, la personne pratiquante n'est pas déstabilisée par les attaques de Lokadhamma, alors que la personne non pratiquante est, elle, énormément perturbée, c'est la différence significative. Bouddha dit :

 

Phutthassa Lokadhammehi,

Eittam yassa na kampati.

Asokam virajam khemam,

Etam mangalamuttamam.

 

"Bien qu'attaqué par les vicissitudes de la vie selon Lokadhamma, l'esprit de l'Arahat, qui est un disciple du Bouddha, n'est pas déstabilisé. Il n a aucune tristesse, il n’a aucune kilesâ (souillure), il n'a aucune peur, cet esprit qui est libre de la tristesse, de kilesâ ou de la peur est doté des qualités de mangala."

 

Nous devrions tous faire face aux attaques de Lokadham avec l'esprit stable d'un Arahat. Si on veut supporter comme un Arahat, il faut travailler pour devenir un Arahat. Si on ne peut pas atteindre ce stade, on doit lutter pour le stade d'anâgam ou sakadâgam ou sotâpan. Dans ces trois stades on ne peut pas être complètement calme, ou avoir l’esprit stable parce que l'on n'est pas encore complètement libéré de lobha et dosa. Cependant quand on a atteint le stade de sotâpan on connaît suffisamment le dhamma pour que l'on puisse pratiquer Vipassanâ, voir anicca, dukkha et anatta avec la pensée juste et ainsi supporter les attaques de Lokadham.

 

Même si un yogi n'a pas atteint le stade de sotapan, il peut tolérer les attaques jusqu'à un certain degré par la pratique de la méditation. Si le yogi a développé sa concentration (samâdhi) et a pris conscience de la nature distincte de rupa et de nâma et est convaincu qu'il n'y a rien d'attirant dans ces phénomènes, ce yogi sera capable de supporter les attaques de Lokadham au mieux. Si le yogi a développé son samâdhi encore plus et a perçu les différents phénomènes d'anicca, dukkha et anatta, il supportera encore mieux et son soulagement sera plus grand.

 

Si un développement plus grand de samadhiñana peut être réalisé et que le yogi peut percevoir les changements incessants des phénomènes physiques et mentaux de l'existence avec équanimité, il aura atteint sankhârupekkhañana. Le yogi aura alors acquis la sérénité et demeuré non agité par les bons et mauvais aspects de Lokadham. Il n'y aura aucune joie ou douleur. Le yogi sera capable de supporter les attaques aussi bien des bons aspects que des mauvais aspects de Lokadham avec un esprit paisible Alors le yogi aura la paix et la sérénité d'un Arahat, ou au moins dans une certaine mesure.

 

Si le yogi développe sa compréhension par la méditation, vipassanañana, il atteindra le stade suprême d'Arahata mâggañana et deviendra un Arahat et sera alors doté des qualités de mangala. Nous devrions tous nous efforcer d'atteindre ce stade suprême de stabilité mentale.

 

Maintenant nous arrivons à la fin du discours Lokadhamma donné pour célébrer le Nouvel An. Puissent les personnes de cette assemblée qui ont écouté avec respect ce discours être capable de pratiquer la patience et de supporter les attaques de Lokadhamma pour qu'elles soient totalement éradiquées et qu’elles connaissent le bonheur de Nibbâna !

 

 

Sâdhu! Sâdhu! Sâdhu!

 

 

 

 

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