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LOKADHAMMA (3ème
partie)
Discours du Vénérable Mahasi Sayadaw Traduit par Vipassanasangha ______________ LE BOUDDHA DÛ PRENDRE DU RIZ MAYAW
Une fois, douze ans
après avoir atteint l’éveil, le
Bouddha se rendit dans une ville nommée Veranja à l’ouest de l’Inde. Il
s’assit sous un arbre nommé Naleru près de cette ville. L’arbre fut ainsi
appelé après qu’un ogre en prit possession. Comme nous avons en Birmanie
certains arbres dont on dit qu’ils sont possédés par des esprits et qu’on
appelle par le nom de ces esprits. Il y avait avec le Bouddha cinq cents
moines. A ce moment un
brahmine qui résidait dans cette ville vint voir le Bouddha et émit des
accusations et le Bouddha donna au brahmine qui l’accusait un sermon où le
brahmine atteint le stade de sotapanna. Le brahmine demanda donc au
Bouddha de rester ici un moment. Le Bouddha accepta la demande et avec ses
cinq cent disciples restèrent là. Le brahmine de
Veranja avait demandé au Bouddha de rester un moment, mais ne lui avait pas
proposé de monastère, alors les cinq cents disciples avaient trouvé un abri
près de cet arbre. Comme il y avait la sécheresse cette année, les moines
n’avaient pas le problème d’être mouillés par la pluie. Pendant ce séjour,
Mara faisait son travail diabolique. Il fit que les gens vivant dans un rayon
d’environ dix kilomètres ignorent le Bouddha, les moines et la religion. Aux environs, il y
avait la famine. Les gens obtenaient leur nourriture par un système de
rationnement. A cette époque la
communication était tellement mauvaise que la distribution des biens se
faisait dans des conditions désastreuses. Les gens étaient privés. Il n’y
avait personne dans la ville pour offrir de la nourriture aux moines. A ce moment, cinq
cents vendeurs de chevaux venant du Kashmir au nord de l’Inde arrivèrent à
cette ville. Comme il y avait la famine, il n’y avait personne pour acheter
de chevaux, mais la pluie venait de tomber dans leur quartier et ils étaient
obligés de rester dans cette ville. Ces vendeurs de
chevaux désiraient offrir de la nourriture au Bouddha et à ses disciples,
mais comme ils séjournaient seulement là, ce n’était pas facile pour eux. Ils
avaient une grande quantité de pulaka (riz mayaw) ou une sorte de blé
pour nourrir leurs chevaux. Cela pouvait être bouilli et mangé. Ils nourrirent
leurs chevaux seulement une fois au lieu de deux fois par jour comme ils le
faisaient habituellement et offrirent la nourriture des chevaux au Bouddha et
aux moines. Comme ils séjournaient là, ils ne pouvaient pas se permettre de faire
cuire le blé et d’offrir le repas cuit. Les moines durent faire avec ce qui
leur était offert. Le blé devait être
bouilli et le blé bouilli étalé au soleil pour sécher, puis le blé séché
devait être pilé, mouillé avec de l’eau et pris comme repas. Le travail
devait être fait par groupes de huit à dix moines. Les vendeurs de chevaux
offrir aussi du beurre et du miel. Le Vénérable Ananda
mélangea le blé avec le beurre et le miel et offrit le repas au Bouddha. On
dit que les devas mirent leur nourriture céleste dans la mixture. Le
Bouddha accepta la nourriture et après l’avoir prise passa toute la journée
assis sous le grand arbre en état de phala samapatti. Tous les moines, à
l’exception du Vénérable Ananda, étaient Arahats. Le Vénérable Ananda
était seulement Sotapan. Donc, tous les autres moines s’assirent aussi
sous leur arbre respectif en phala samapatti toute la journée. De cette manière,
le Bouddha et les cinq cents Arahats restèrent un moment dans cet
endroit de famine. C’est un exemple admirable du Bouddha et de ses disciples. Pour une personne
ordinaire, cette histoire n’est pas spécialement satisfaisante. Elle
demanderait probablement pourquoi le Bouddha qui avait pendant tant de vies
fait des actes nobles et méritoires, avait été obligé de prendre cette sorte
de nourriture, et ses disciples qui étaient tous Arahats avaient dû
prendre un tel humble repas ? La réponse est
simple. A la fois le Bouddha et les Arahats n’étaient pas exempts de Lokadhamma.
Cela pourrait être une courte et satisfaisante réponse. Le Bouddha
dit : « Pendant la durée de Bouddha Phussa, j’ai demandé à mes
disciples de manger du riz mayaw, non la qualité de riz la plus raffinée.
Cela à la suite d’une menace. En châtiment d’un langage abusif, j’ai accepté
la demande du brahmine de Veranja, j’ai passé cette période dans cette ville
et j’ai été obligé de manger le riz sommaire mayaw destiné aux
chevaux. » On pourrait se
demander s’il n’était pas préférable pour le Bouddha d’éviter cette ville qui
était ensorcelée par Mara et d’aller ailleurs. Le châtiment aurait suivi le
Bouddha où qu’il aille, par conséquent cela ne faisait pas de différence
qu’il séjourna à Veranja où ailleurs. Mara l’aurait suivi et aurait joué un
tour aux résidents qui auraient offert l’aumône au Bouddha et à ses
disciples. Il était mieux de rester à Veranja parce que c’était ici que les
marchands de chevaux s’étaient arrêtés et leur avaient au moins offert du riz
mayaw. Ainsi on peut se
demander pourquoi Mâra n'a pas joué ses machinations aux marchands de chevaux
aussi. En fait, il fut un peu en retard. Il avait ensorcelé les citadins et
pendant ce temps les marchands de chevaux avaient déjà fait leur offrande de
riz mayaw au Bouddha et à ses disciples. Ce qui était offert au Bouddha ne
pouvait être intercepté par personne. C'est ce que Milinda Panhâ et les atthakathâs
(commentaires) dirent. Nous savons
maintenant que Bouddha a dû payer pour un langage abusif qu’il avait proféré
dans une existence précédente. Mais en ce qui concerne ses disciples, les
cinq cents moines ? Nous pouvons
prétendre que si une personnalité comme le Bouddha avait fait un tel mauvais
acte de parole, ces cinq cents Arahats devaient avoir commis de
semblables actes dans une de leurs existences précédentes. La leçon à tirer est
que si une telle personnalité comme le Bouddha a dû payer un châtiment en
étant privé de cadeau ou de gain (alabha), nous, des personnes
ordinaires, devrons sûrement faire face à une telle adversité un jour et ce
que nous devrons faire est de suivre les pas du Bouddha et supporter la
souffrance. Nous devrions
relativiser ainsi et, tout en étant profondément respectueux de la patience
du Bouddha et de son endurance, pratiquer la patience et l'endurance tout
comme lui. Nous devrions aussi tenir compte de la patience et de l'endurance
des cinq cents disciples du Bouddha qui ont été obligés de piler le riz et de
le manger, la qualité de riz très inférieure à la qualité la plus moyenne et
avoir de l'admiration pour eux. Donc le Bouddha dit
: "Ânandâ, vous une bonne personne, êtes parvenu au succès. Vous avez
vaincu lobha (avidité) et les principaux désirs". La conquête de la
pénurie d'alimentation du Bouddha réside dans son infinie patience et son
endurance. Le village de Veranja était frappé par la famine, mais les
villages voisins ne l'étaient pas. Les disciples du Bouddha n'avaient pas
blâmé le Bouddha pour être resté au village de Veranja. Ils avaient tout
supporté avec patience. C'est pourquoi le Bouddha dit à Ânandâ que tous ses
disciples étaient parvenus au succès. Leur conquête de lobha réside
dans le fait que ces bhikkhus ne sont pas partis pour leur aumône à
une trop grande distance ne garantissant le retour le jour même, ils ne sont
pas non plus allés ailleurs, brisant ainsi leurs vœux. Après que le
Bouddha ait fait des éloges aux cinq cents bhikkhus pour leur victoire
sur l'avidité et les désirs, Il prédit que dans des temps futurs des moines
deviendraient avides. Il dit : "beaucoup de moines dans l'avenir seront
très difficiles pour l'aumône qu’il leur sera offert. Ils diront que cette
qualité de riz est trop dure, ou trop molle, que la nourriture est salée, ou
manque de sel, aigre ou froide, vous pouvez trouver de tels moines
aujourd'hui". Le roi Asoka et la moitié d'une
Groseille
Beaucoup d'entre
vous connaissent la puissance et la richesse du roi Siri Dhammâsoka. Il
pouvait dépenser beaucoup d’argent par charité pour le Bouddhisme. Et à la
fin, ce riche et puissant roi n’avait plus que la moitié d'une groseille
selon le Visuddhi Magga : Sakalam medinim
bhutva, datva kotisatam sukhi andamalakamatassa, ante issaratam gato. Le roi Asoka était
extrêmement riche, avait eu d'énormes revenus, avait dépensé beaucoup
d’argent, et à la fin il en était réduit à la possession de la moitié d'une
groseille. Il était donc privé de sa puissance et de sa richesse. Le roi était vieux
et souffrant, donc ses ministres passèrent la trésorerie royale à son
petit-fils, le Prince héritier. Le roi aimait tant donner l'aumône qu'il
donna par charité les tasses et les plats en or contenant son alimentation
quotidienne. Donc les ministres firent en sorte que son alimentation lui soit
envoyée dans des plats et des tasses d'argent, et il les donna aussi. Alors
des plats et des tasses en cuivre furent fournis et il les donna jusqu'à ce
que seulement la moitié d'une groseille lui fut envoyée dans une tasse en
terre. Le roi demanda à
ses disciples "qui dirige ce territoire ?" Les disciples
répondirent que c’était lui. Le roi dit "Non. Je suis déchu de la
position de roi. Je possède seulement la moitié d'une groseille." Peu
après il décéda. Cette histoire est relatée dans le traité Dibyâvadâna
et dans le Visuddhi Magga. Nous devrions
penser à l'histoire du roi Asoka, pratiquer le contentement et chercher la
libération de la souffrance. LE Bouddha sans Disciple
Une fois, le
Bouddha qui avait d'habitude des centaines de disciples autour de lui, était
seul. Un jour alors que le Bouddha voyageait accompagné de Nagâsamâla thera,
celui-ci demanda au Bouddha d'accepter son bol à aumône et ses robes et dit
qu'il quitterait le Bouddha. Le Bouddha fut obligé de recevoir son propre bol
et ses robes et continua son chemin seul. Mais ce ne fut pas pour longtemps.
De mauvais hommes volèrent le bol et les robes de Nagâsamâla thera et le
frappèrent sur la tête. Il retourna donc voir le Bouddha. De nouveau, le
Bouddha alla au village Jantu avec un Bhikkhu (moine) nommé Meghiya.
Tandis qu’ils traversaient un bosquet de mangues, Meghiya dit au Bouddha
qu'il aimerait méditer dans ce bosquet et demanda au Bouddha de prendre son
bol à aumône et ses robes. Le Bouddha trouva cela incorrect et demanda que
Meghiya attende qu’un autre Bhikkhu vienne, mais Meghiya insista. Donc
le Bouddha prit le bol et les robes et resta seul. La solitude du
Bouddha ne dura pas trop longtemps. Meghiya alla au jardin de mangues,
s’assit sur un rocher et commença à méditer. Alors qu’il méditait, il fut
assailli par des pensées inconvenantes et de désirs. La raison de cela était
que sur ce même rocher, durant cent existences précédentes, Meghiya avait
joui de plaisirs sexuels avec des danseuses et des servantes; il était roi
dans ces existences. Donc les empreintes de ses plaisirs passés étaient sur
ce rocher, et ils se réveillèrent dans son inconscient. Il oublia qu'il était
un Bhikkhu et s’imagina être le roi qui jouissait des plaisirs sur ce
rocher. Et sur ce rocher, aussi, alors qu’il était roi, il avait condamné à
mort un voleur pour vol et un autre voleur à la prison. Meghiya fut étonné
de ces inattendues pensées inconvenantes qui surgirent tandis qu'il méditait.
Il comprit alors la raison pour laquelle le Bouddha lui interdit d’aller
méditer au bosquet. Il retourna donc voir le Bouddha. De même, dans la
ville de Kosambi, il y eut une discussion parmi les moines au sujet de
l'incident de laisser de l'eau dans la bassine de vaisselle. Ce n'était pas
important, mais la discussion pris de l’ampleur car les moines étaient
divisés en deux groupes. Le Bouddha tenta de calmer les différends, mais en
vain. Il quitta donc le monastère de Ghositârâma et alla dans la forêt Palele
où il resta seul. Le vénérable Ânandâ voulait accompagner le Bouddha, mais il
savait que Bouddha voulait rester seul. Dans la forêt Palele un énorme
éléphant veilla aux besoins du Bouddha. Le Bouddha entra
dans le village Palele pour recevoir l’aumône. Les villageois construisirent
une hutte avec un toit couvert de feuilles pour le Bouddha. D’un point de vue
profane, les conditions de vie du Bouddha durant cette période étaient
insatisfaisantes, mais pour le Bouddha c'était une vie de réel bonheur, de
paix intérieure. Nous devrions tous
penser à l'état d'esprit du Bouddha dans de telles conditions défavorables de
vie et chercher le réel bonheur en cultivant la paix intérieure. Les profanes ne
voudraient pas être seuls et seraient tristes d'être seuls et livrés à
eux-même. Qui voudrait être sans compagnie et qui pourrait éviter cela?
Chacun devra traverser de telles situations de privation, car c'est la loi de
l’existence, Lokadhamma. Le Bouddha fut seul
la dernière année de sa vie, juste avant son parinibbana. Le Bouddha
s’était arrêté dans le village Medalupa à environ 20 kilomètres de Sâvatthi;
et le roi Pasenadi Kosala vint lui rendre hommage. Avant d’entrer dans la
chambre du Bouddha, le roi ôta les ornements royaux et les confia à Digha
Kârâyana, un neveu du Général Bandoola, lui-même un haut officier de l'armée,
et le roi entra seul. Il se prosterna devant le Bouddha et parla avec lui de
sujets à propos de la religion. En attendant, Digha
Kârâyana donna les ornements royaux au fils du roi Vitatubha et le fit roi.
Ils laissèrent le vieux roi au monastère, avec seulement un cheval et une
servante; et partirent à la capitale de Sâvatthi. Quand le vieux roi sortit
de la chambre du Bouddha, la servante lui rapporta ce qui s’était passé. Le
vieux roi décida d'aller chez son neveu, le roi Ajatassattu, chercher de
l'aide pour retrouver l'usurpateur. La distance était de 300 kilomètres, et
quand le vieux roi arriva dans une maison pour se reposer aux faubourgs de la
ville de Rajagaha, il mourut de maladie et aussi d'épuisement. Le roi Pasenadi
Kosala était à cette époque un roi très puissant en Inde, mais de par son
mauvais destin, il est mort sans d'autre compagnon qu'une servante et un
cheval dans une maison d'une capitale étrangère. C'est une histoire triste,
mais elle illustre les circonstances défavorables des lois de la vie, Lokadhamma.
Ainsi quand nous pensons au destin de ce grand roi nous pouvons éprouver du
soulagement pour les souffrances occasionnées par les attaques de Lokadhamma. calomnieS et Bouddha
Bouddha avait tous
les attributs de noblesse et de sainteté, il était libre de toutes
souillures, sans faute. Il n’y avait aucun prétexte pour la calomnie ou la
critique, il y avait au contraire, beaucoup de raisons et d’occasions
d’estimer le Bouddha. Tous les êtres humains et célestes étaient plein
d’éloges, d’hommages et d'adoration. Cependant, les non-croyants qui étaient
contre Bouddha ont essayé d’inventer et de provoquer des calomnies et des
critiques contre lui. Ces adversaires n’ont perdu aucune occasion de
calomnier le Bouddha et ses enseignements. Les accusations de Cincamâna
Les non-croyants
persuadèrent une ermite nommée Cincamâna d’inventer des accusations contre le
Bouddha. Cincamâna, correctement vêtue, alla vers le monastère Jetavana la
nuit et dormit dans le pavillon des non-croyants près du monastère. Au petit
matin elle marcha d’un pas rapide vers la ville comme si elle sortait du
monastère Jetavana. Quand les passants lui demandaient pourquoi elle était
pressée et où elle avait dormi, elle répondait : "que gagnerez-vous à
savoir ce que j'ai fait ?" Cincamâna fit cela
pendant un mois. Ensuite quand les gens se renseignèrent sur ses allées et
venues, elle admit "je suis allée au monastère Jetavana et ai dormi avec
Gotama." Trois ou quatre
mois plus tard, elle plaça une boule de tissu sur son ventre, l’attacha
autour de sa taille, le recouvrit de ses vêtements pour faire croire à une
grossesse. Puis, un jour lors
d’un sermon au monastère Jetavana, Cincamâna s’y rendit et fit l'accusation
suivante : "Oh Grand Moine, il est bien que vous donniez des
sermons, mais vous avez négligé la grossesse dont vous êtes l’auteur et
n’avez été d’aucune aide pour ma grossesse.” C'était une
tentative pour faire honte au Bouddha. Mais grâce aux grands pouvoirs du
Bouddha, la fausse boule attachée au ventre glissa et tomba. L'auditoire en
colère conduisit Cincamâna hors du monastère. La mauvaise ermite fut avalée
par la terre quand elle fut hors de la vue du Bouddha et alla directement
dans les plans les plus profonds de l'enfer. Les Accusations de Sundari
Un cas semblable se
produisit. Sundari, une jolie ermite d'un groupe d’opposants non-croyants,
fit exactement comme Cincamâna. Elle flânait près du monastère Jetavana et
marchait comme si elle sortait du monastère. Questionnée par les gens, elle
dit : “je suis allée chez Gotama et ai dormi avec lui dans sa
chambre." Ensuite, le groupe
d’opposants non-croyants donnèrent de l'argent et demandèrent à de mauvaises
personnes de tuer la fille et de jeter son cadavre dans une poubelle près du
monastère. La rumeur que
Sundari manquait se propagea et fut annoncée au roi Kosala. Le roi leur
demanda s'ils pensaient à un crime possible, et ils dirent. "Récemment,
Sundari vivait dans le monastère Jetavana. Nous ne savons pas ce qui lui est
arrivé." Les gangsters
firent semblant de faire une recherche autour du monastère. Ils montrèrent
une poubelle en s’exclamant que le cadavre de la fille était dedans. Ils
mirent le cadavre sur un lit et défilèrent dans les rues pour que les
citoyens le voient. Ensuite, ils annoncèrent au roi que les disciples de
Gotama avaient tué la fille parce qu'ils ne voulaient pas que la relation
avec leur maître soit connue du public. Le roi ordonna, sans juger cela
pertinemment, que l’affaire soit connue du public. C'était une bonne
opportunité pour les non-croyants opposants de faire connaître l'incident.
Ils se rendirent à la ville et proclamèrent que les disciples de Gotama
avaient tué la fille pour cacher sa relation avec leur maître. Beaucoup de
gens accusèrent les disciples du Bouddha et jetèrent des calomnies sur eux.
Les disciples rapportèrent tristement cela au Bouddha. En réponse aux accusations,
le Bouddha donna le sermon suivant : Abhutavâdi nirayam upeti, Yo vâpi katvâ na karomi caha. Ubhopi te pecca samâ bhavanti, Nihinakamma manujâ parattha. "Celui qui
fait de fausses accusations contre quelqu’un d’autre va en enfer; celui qui
nie ce qu'il a fait va aussi en enfer. Ces deux mauvais types de personnes
obtiennent de façon équivalente pour leurs mauvais actes le châtiment d’aller
en enfer." Les bhikkhus
(moines) répétèrent les vers du Bouddha en Pali aux gens et ceux qui le
calomnièrent furent effrayés. Ils dirent entre eux : "Faire de
fausses accusations mène en enfer. Nous n'avons pas vu ce qui était arrivé et
ne savons pas si c'est vraiment arrivé comme ces personnes le disent. Ils
peuvent avoir fait des fausses accusations. Et puis s'ils nient ce qu'ils ont
fait, ils iront en enfer. Cela ne semble pas être comme ces non-croyants
disent." Donc les gens arrêtèrent de dire quoi que ce soit accusant les
moines. La calomnie s'apaisa au bout d’une semaine. Le roi Kosala
envoya des enquêteurs pour découvrir la vérité sur cette histoire. Les
assassins qui avaient tué Sundari étaient en train de boire avec l'argent
qu'ils avaient reçu des gangsters qui leur avaient demandé de tuer la fille.
Comme ils s'enivraient, l’un d'entre eux dit à un autre : "Hé
camarade, n'as-tu pas frappé juste un coup avec le bâton et tué Sundari ? Et
maintenant, tu bois avec l'argent gagné pour tuer la fille, n'est-ce pas ? Ça
va! Ça va! C’est cela." Les enquêteurs qui
entendirent la conversation, attrapèrent les assassins et les emmenèrent au
roi, et tant les assassins que les gangsters non-croyants avouèrent. Alors le
roi leur ordonna d'aller en ville et de rendre publique leurs confessions. On
leur ordonna de déclarer publiquement que c’était eux qui avaient tué Sundari
et que Gotama et ses disciples étaient innocents. Cette confession publique
clarifia l’affaire et prouva l'innocence du Bouddha et de ses disciples, et
les gens furent débarrassés de ce malentendu. |
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